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En 1831, le chef Shingwauk s’inquiétait pour la survie et le mino-bimaadiziwin (bien-être) du peuple anichinabé. Il eut alors une vision, celle du « Kinoomaage Gamig » (wigwam d’enseignement), un endroit où apprendre à la communauté anichinabée les coutumes des colons européens de Sault Ste. Marie, et, à ces étrangers, les fondations d’une coexistence harmonieuse avec son peuple. L’Église anglicane et les politiques d’assimilation fédérales se sont approprié cette vision et l’ont transformée en cauchemar, dont un produit est le pensionnat Shingwauk Hall Indian Residential School (1873-1970), maintenant site du campus de la Algoma University. L’établissement postsecondaire, le seul au Canada établi sur les lieux d’un ancien pensionnat, reconnaît cette partie obscure de son histoire en respectant les conseils d’un collectif survivant du pensionnat, la Children of Shingwauk Alumni Association (CSAA).

Le gabegendaadowin s’inspire de la vision du chef Shingwauk. Traduit par « respect mutuel, prévenance, et souci des autres », il est né du besoin de sensibilisation à la réconciliation et d’un plan d’action destiné aux agences et entreprises communautaires pouvant ouvrir de nouvelles voies dans les services aux peuples autochtones. Pour les personnes qui entreprennent le programme d’études, chaque jour débute par une cérémonie et se poursuit par l’exploration des effets néfastes des politiques coloniales historiques et contemporaines sur les Premières Nations, incluant une visite de l’ancien pensionnat. Le programme expose également les déterminants sociaux de la santé et du bien-être autochtone ainsi que les formes de préjugés et de racisme, et examine les appels à l’action de la CVR dans une optique personnelle et corporative. Reconnu par des autorités exclusivement autochtones (universitaires, survivant.es et étudiant.es d’origine anichinabée et responsables de Premières Nations en position de leadership politique et administratif), le programme est livré par le personnel de la Algoma University et par les Aîné.es, les gardien.nes du savoir et des consultant.es autochtones.

Les personnes présentes seront informées des processus et les leçons tirées lors de l’élaboration et de la prestation de ce programme autochtone d’immersion cuturelle. Elles comprendront la façon dont on l’a adapté pour un public allochtone par l’intégration d’une approche pédagogique holistique et par des discussions sur la réconciliation entre des responsables, des chefs d’entreprise et la communauté, dialogue centré sur leur organisation dans un souci de rapprochement entre tous et toutes.